Retour sur le MiXiT 2018

Nos retours sur les conférences du MiXiT 2018.

  1. Le jeudi
  2. Le Vendredi
  3. Conclusion

Retour MiXiT 2018

Maxime > Cette année j'ai eu la chance d'être parmi les heureux élus ayant eu une place pour le MiXiT. En effet, la conférence étant assez prisée depuis quelques années et les organisateurs désirant conserver le format actuel, les places sont tirées au sort parmi les inscrits.

J'étais d'autant plus heureux que ça faisait depuis les premières éditions en 2011/2012 que je n'y étais pas allé.

Cette année la conférence se déroulait à CPE, une école d'ingénieur sur le campus de La Doua, et nous proposait 4 tracks de conférences et 3 tracks de workshops. Les sujets variés abordaient des problématiques tech, la gestion d'équipe, le design, la sécurité ou encore le bien-être au travail.

Anne-Laure > Des crêpes, du soleil et des conférences : pas de doutes, j'étais à MiXit 2018 ! Il s'agissait de ma première édition, et j'avoue que je n'ai pas été déçue. J'ai été très impressionnée par le coût du billet, inférieur à ce qui se pratique généralement, et l'attention accordée aux problématiques d'accessibilité, avec notamment des systèmes de transcription automatique.

Le jeudi

Vue.js le framework progressif

par Guillaume Chau.

Maxime > Guillaume Chau, membre de la core team de Vue.js, nous a présenté le framework Javascript réactif, son historique, son fonctionnement et ses différences par rapport aux autres frameworks, et notamment à React. Il a également présenté l'écosystème Vue et évoqué l'avenir du framework. Rien de bien nouveau pour quelqu'un qui utilise déjà Vue.js mais une très bonne entrée en matière pour les profanes.

L'accent est mis sur la force de Vue.js, son accessibilité au début grâce à une courbe d'apprentissage très progressive. Il reste néanmoins très productif pour les experts et permet autant de faire de simples widgets que de larges applications complexes.

Une annonce qui m'a particulièrement intéressée, la sortie en version 1.0 de NativeScript-Vue, la solution pour développer des apps mobiles natives avec Vue.js, un challenger pour React Native.

Anne-Laure > Cette conférence s'adressait plutôt aux débutants, ce que je suis. Guillaume a balayé la plupart des grands concepts comme la Virtual DOM, les propriétés calculées, les composants, etc., permettant une vue d'ensemble bien détaillées de la puissance de VueJS.

REX France Télé : Passer de faire de l'AGILE à être AGILE

par Jean-Pierre Lambert et Richard Sourianarayanane.

Maxime > Un retour d'expérience proposé par deux Scrum Master / PO de France Télé sur leur utilisation des méthodes AGILE au quotidien.

Ils nous ont expliqué que faire de l'AGILE ce n'est pas simplement utiliser JIRA et respecter quelques rituels. Ces outils ne sont que des outils et ne définissent pas l'agilité. L'équipe doit s'approprier les outils et construire ses propres méthodes en s'appuyant sur le manifeste AGILE.

Ils nous ont présenté comment leurs équipes ont travaillé pour faire cela, quels outils et méthodes ils ont mis en place et pourquoi.

En conclusion, l'équipe doit s'approprier les process AGILE et non les subir.

Anne-Laure > Retour d'expérience très intéressante des coulisses de France télévisions, dont j'ai retenu quelques idées fortes :

  • Le passage au management visuel des équipes s'est aussi accompagné de procédures documentées
  • Journée "off" pour tout le monde, où chacun peut préparer son travail, écrire les spécifications et surtout ... communiquer avec les autres équipes !
  • L'équipe s'auto-gère, nécessitant une totale liberté dans leurs choix (en accord avec la vision) et une confiance de la part de la direction
  • Le Product Owner est un filtre très fort qui protège l'équipe des demandes qui ne servent pas la vision stricte

Infliger de l'aide

par Julie Quilé

Anne-Laure > Conférence très intéressante sur les "postures" des personnes dans l'équipe, dans les relations d'aide.

N'a-t-on jamais demandé de l'aide et estimé que la personne nous avait répondu "à côté"? Julie nous a donné quelques clés pour améliorer sa posture de demandeur et d'aide.

  • celui qui aide : être attentif à la demande et aux réponses de la personne, notamment si elles commencent par un "oui, mais ..." qui révèle une incompréhension. Apprendre à ralentir le rythme, prendre le temps d'aider. Rendre les personnes autonomes, ne pas faire à leur place.
  • celui qui demande de l'aide : prendre le temps de clarifier sa demande, prendre conscience de ce qui se cache derrière notre question, la préciser au maximum.

Au sujet des personnes qui se trouvent dans la position du "sauveur", c'est à dire qu'elles aident une personne qui n'en a pas besoin ou qui apportent une aide toxique :

  • Prendre conscience de ses sentiments et de ses besoins,
  • Accepter ces derniers et les dires,
  • Faire disparaître l'inquiétude pour "prendre soin de nous".

Un exemple concret : Quand un enfant est en colère, on a tendance à céder en lui donnant ce qu'il veut pour qu'il stoppe. Or, nous n'aidons pas l'enfant à surmonter sa colère, nous avons simplement calmé nos propres angoisses/inquiétudes.

Démystifier le réactif et l'orchestration avec Vertx, Kotlin, Kubernetes

par Julien Ponge.

Maxime > Je dois avouer que je suis allé à cette conférence un peu par curiosité car rien ne me disais dans les autres tracks. Attiré par les mots orchestration et Kubernetes, je n'ai finalement pas bien compris le thème de la conf, surement par désintérêt pour les technos finalement présentées. ¯\_(ツ)_/¯

Cessons les estimations

par Frédéric Leguédois.

Maxime > Alors là, c'est mon petit coup de coeur du MiXiT. Entre le one man show et une rétrospective sur les méthodes d'estimation, Frédéric Leguédois nous a fait un réquisitoire pour le noestimate en déconstruisant tout nos préjugés et habitudes concernant la nécessité d'estimer nos projets.

Il a commencé par nous présenter les différentes méthodes d'estimations utilisés dans le développement logiciel et pourquoi elles ne fonctionnent pas. Il a ensuite enchainé par la démonstration qu'un projet sans estimations n'est pas un projet voué à l'échec.

Ses arguments principaux : les estimations ne sont jamais respectées, il est impossible de prédire combien de temps prendra un développement avant de l'avoir réalisé. Les estimations prennent un temps précieux qui serait mieux investi en temps de développement et induisent des deadlines qui peuvent inciter les équipes à livrer des fonctionnalités non terminées.

Ne motivez plus vos développeurs par le respect des estimations mais par la fierté qu'ils auront à présenter leur travail.

Au final, les estimations donnent une fausse impression de maîtrise et détournent les acteurs du projet de leur réel but, produire un logiciel de qualité.

Anne-Laure > Je rejoins l'avis de Maxime : coup de cœur !

Ce que j'ajoute, au sujet des deadlines, qui :

  • génèrent des bugs et de la dette technique,
  • transforment les développeurs en simples exécutants,
  • limitent les prises d'initiative,
  • poussent à refuser les changements d'avis du client, même lorsqu'ils améliorent la qualité du projet

Se libérer des entreprises...

par Thomas Parisot et Claire Zuliani.

Maxime > Thomas et Claire se sont rencontrés grâce à leur passion commune pour les alternatives aux entreprises traditionnelles.

Ensemble ils nous ont présenter leur parcours professionnel et les choix qu'ils ont fait pour travailler dans des structures alternatives s'inscrivant dans une démarche plus humaine du travail.

Thomas a créé une association avec d'autres travailleurs du web, une alternative à l'agence web. Tout les membres sont salariés de l'association et ils participent tous à voix égale aux décisions de l'association, y compris la définition des salaires et le choix des clients. En parlant de clients, ils privilégient les projets à dimension éthique ou d'intérêt général.

Claire travaille en tant qu'indépendante mais dans une coopérative de développeur. Ainsi libérée du cadre classique de l'entreprise, elle profite son autonomie et choisi comment et avec qui elle travaille.

La technologie à l'attaque du chômage: REX sur l'aventure Bob Emploi

par Florian Jourda.

Maxime > Second REX de la journée, Florian Jourda nous présente la start-up à l'origine de Bob Emploi, ce site proposant des solutions aux demandeurs d'emploi en se basant sur l'analyse des nombreuses données de Pôle Emploi.

La start-up s'est créée autour d'un constat, les dossiers de Pôle Emploi sont une mine de données qui, une fois analysées, pourrait permettre d'apporter des solutions aux demandeurs d'emploi.

Il nous a donc présenté les différents projets qui se sont succédés avant d'aboutir à Bob Emploi. Chacun d'entre eux s'est attaqué à une partie des données pour proposer une solution qui a ensuite été testée avec un groupe de demandeur d'emploi afin de mesurer leur pertinence et efficacité.

La solution finale propose un accompagnement personnalisé aux demandeurs d'emploi en se basant sur leur profil et les nombreuses données fournies Pôle Emploi.

Le Vendredi

Deep Learning et mécanismes d'attentions

par Christian Wolf.

Maxime > Dans cette conf, Christian Wolf, chercheur au LIRIS (un laboratoire d'informatique du CNRS), nous a présenté l'état du machine learning en 2018 et a fait le tour des différentes possibilités.

Encore loin des capacités de notre cerveau, le machine learning et le deep learning sont néanmoins de plus en plus performants.

Aujourd'hui avec le Machine Learning, une machine peut :

  • reconnaître objets, personnes, animaux
  • apprendre à traduire
  • décrire des images avec des mots
  • créer des images et des visages à partir de descriptions
  • apprendre à marcher seul
  • modifier des contenus vidéos
  • reconnaitre des mouvements et leurs intentions
  • savoir où porter son attention

Il a ensuite abordé le côté éthique de l'intelligence artificielle. Pour lui, il n'y aura pas de problèmes éthiques tant qu'on choisit les bonnes technologies pour les bonnes applications. Selon l'application, il faudra donc choisir entre une IA dont le raisonnement est simple à comprendre et à expliquer ou une IA complexe mais dont on ne peut comprendre les choix, on ne pourra pas avoir les deux.

Serverless is the new back

par Gérôme Egron et Jérémy Pinsolle.

Maxime > Serverless est une approche de création d'applications "sans serveur" dans le sens "sans serveur à administrer". Dans cette approche, l'infrastructure est déportée sur des services de cloud SaaS proposant différents outils clés en mains (bases de données, serveurs applicatif, stockage, queueing, ...). Votre code se repose alors ces outils hébergés dans le cloud que vous n'avez qu'à paramétrer. Vous n'avez donc aucune infrastructure à gérer à proprement dit et vous pouvez vous concentrer sur le code applicatif. En bonus vous profiterez des forces du cloud (haute disponibilité, scalabilité, robustesse, sécurité, ...). Tel est le paradigme du serverless.

Dans cette conf, les speakers nous ont présenté cette approche à travers les services de cloud proposés par Amazon.

Dans les faits, si cette approche permet de simplifier grandement la création d'une infrastructure applicative sans grande connaissance de sysadmin et permet d'obtenir un écosystème fonctionnel très rapidement, elle est très liée au prestataire de cloud auquel vous vous lierez.

Vous aurez à apprendre comment fonctionne les outils de votre prestataire et vous devrez accepter d'en être dépendant en cas d'outils propriétaires.

J'ai trouvé l'approche très intéressante pour faire des POC, des prototypes rapides ou des applications éphémères. Je suis plus dubitatif sur le long terme tant l'application devient dépendante du service de cloud choisi.

Faciliter le dev d'app performantes avec WebAssembly

par Benjamin Bouvier.

Maxime > WebAssembly est un nouveau langage bas niveau et très performant dédié au web. Un sorte d'assembleur du web. Il fait partie d'un nouveau standard permettant de compiler du code d'un langage source (C/C++, Rust, ...) en WebAssembly. L'avantage est double, cela permet d'utiliser des libs natives du langage source et d'obtenir des performances proche d'une application native. De plus, WebAssembly est conçu pour fonctionner en lien avec Javascript.

Durant cette conférence, Benjamin Bouvier nous a présenté les différentes possibilités offertes par WebAssembly, l'état de la norme, son intégration avec Javascript et quels langages sources sont possibles.

Différents benchmarks nous ont permis de constater le gain réel de performances.

J'ai trouvé la technologie très intéressante et prometteuse.

par Hubert Sablonnière.

Maxime > Les cookies, tout les développeurs web les utilisent, mais très peu savent réellement comment ils fonctionnent. Tel est le thème de cette conf.

Hubert Sablonnière nous présente tout d'abord l'origin story du cookie à la suite d'une hilarante discussion entre un Sherlock Holmes et son docteur Watson.

Il nous liste ensuite toutes les propriétés peu connues et pourtant essentielles des cookies :

Set-Cookie: id=42;
            Expires=Tue, 03 Nov 2020 00:00:00 GMT;
            Max-Age=86400;
            Domain=one.cookies.rocks;
            Path=/api
            Secure;
            HttpOnly;
            SameSite=Lax

Autant de propriétés qui, une fois bien employées, permette d'augmenter la sécurité de votre application en évitant certaines attaques sur les cookies.

Il nous parle ensuite du traçage par cookie, comment le maîtriser et le limiter.

J'ai trouvé la conf particulièrement interessante et très instructive.

Plan de vol : Ground Control to Major Tom

par Sarah Haïm-Lubczanski et Eric Daspet

Anne-Laure > Sarah et Éric ont proposé un atelier dont l'un des principaux objectifs est de s'interroger sur nos propres valeurs, et ce qu'on attend de l'entreprise dans laquelle nous travaillons.

Nous avons pu réfléchir, discuter et parfois débattre en équipe de 4 ou 5 personnes autour de ces notions, établir notre propre liste et partager avec le reste des participants sur ce qui est collectivement ressorti. Grâce aux différents documents et pistes de réflexions fournis par les animateurs, nous avons été amenés à questionner nos positions ...

Docker, Kubernetes et Istio : c'est utile pour un monolithe ?

par David Gageot.

Maxime > Docker et Kurbernetes sont deux technologies très utilisées dans le développement d'applications en micro-services. Néanmoins, leur pertinence peu sembler moins évident sur une application monolithe. Et bien David Gageot nous montre qu'il n'en est rien.

Au cours d'une live demo, il nous montre comment moderniser une ancienne application monolithe grâce à ces outils.

Il commence Docker, il va d'abord créer un container pour son application lui permettant de la faire tourner dans une écosystème Kubernetes. Il commence ensuite à externaliser certaines fonctionnalités et à moderniser son application avec d'autres containers.

J'ai été particulièrement séduit par Istio qui lui permet simplement d'orchestrer ses containers, de faire très simplement de l'A/B testing au fil de ses améliorations, du blue/green deployment, du clone de traffic, du log système, ...

À la fin de sa démonstration, il obtient une application moderne, monitorée et évolutive.

Conclusion

A côté des conférences, tout est là pour rendre ces deux jours agréables. Les repas proposés aux déjeuners étaient très bon, un broyeur/composteur mécanique permettait de recycler la majorité des emballages, les conférences étaient accessibles aux handicapés et retranscrite en temps réel, des crêpes maisons étaient proposées pour le goûter, et enfin un atelier Mixteen était dédié aux enfants.

Pour conclure, MiXiT est une conférence incontournable et on encourage tout les développeurs lyonnais à tenter sa chance à la loterie des places l'année prochaine. En tout cas nous, on tentera la notre :)